

Les signes sont là : bâillements, frottement des yeux, irritabilité.
Pourtant, au moment du coucher, votre bébé s’agite, pleure ou cherche à résister.
Ce paradoxe, fréquent entre 6 mois et 2 ans, peut désarçonner.
Ce n’est pas de la mauvaise volonté, mais un signal à écouter. Voici comment décrypter et accompagner cette résistance au sommeil.
Pourquoi bébé lutte contre le sommeil ?
Le sommeil ne vient pas sur commande. Il demande un relâchement du corps et de l’esprit. Or, certains bébés ont du mal à lâcher prise, même quand leur corps est épuisé. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce comportement :
- Un dépassement de la fenêtre d’endormissement : le bébé devient alors surstimulé, trop éveillé, voire agité.
- Une accumulation de tensions émotionnelles durant la journée non déchargées (stress, frustration, changements).
- Une mauvaise synchronisation jour/nuit (écrans, lumière, horaires irréguliers).
- Un environnement trop stimulant ou pas assez sécurisant.
- L’angoisse de séparation : bébé sait que vous allez partir et tente de prolonger votre présence.
Ce que dit la science du sommeil
Entre 6 et 24 mois, les enfants ont besoin en moyenne de 11 à 15 heures de sommeil par 24h, réparties entre la nuit et 1 à 2 siestes.
Lorsqu’un bébé ne dort pas assez, il entre dans une phase dite d’hyperéveil, liée à une production accrue de cortisol (hormone du stress) qui vient bloquer la mélatonine (hormone du sommeil).
Comment l’aider à s’endormir ?
- Observer les signes de fatigue (bâillements, regard dans le vide, irritabilité) pour ne pas rater la fenêtre d’endormissement.
- Mettre en place une routine prévisible : bain tiède, histoire, lumière tamisée, chanson douce.
- Apaiser les tensions de la journée avec un temps de câlin, un massage ou un moment de jeu calme.
- Créer un environnement propice au sommeil : pièce aérée, pas trop chaude, veilleuse douce si nécessaire.
- Limiter les sollicitations émotionnelles et sensorielles dans la dernière heure avant le coucher.
Ce qu’il vaut mieux éviter
- Aller le recoucher trop tôt s’il a dépassé sa fenêtre d’endormissement : mieux vaut attendre la prochaine vague.
- Multiplier les injonctions ou les négociations.
- Utiliser des distractions comme la télévision pour "l’endormir".
- Changer trop souvent d’approche.
Et si c’était une phase ?
Refuser de dormir, c’est parfois affirmer son autonomie. Vers 12-18 mois, l’enfant teste les limites, cherche à décider seul, et vit aussi de grands bouleversements cognitifs et émotionnels.
Le sommeil, alors, devient un terrain d’expression. Il a besoin de sentir que vous tenez le cap.
Quand demander de l’aide ?
Si les endormissements deviennent systématiquement longs et conflictuels, que les réveils nocturnes s’intensifient ou que la fatigue devient trop présente pour l’enfant ou pour vous, n’hésitez pas à consulter un professionnel spécialisé en sommeil ou en parentalité.
Conclusion
Un enfant qui refuse de dormir malgré la fatigue n’est pas capricieux : il a besoin d’être compris, contenu et accompagné. Avec un cadre stable et des rituels bienveillants, le sommeil peut redevenir un moment de calme et de connexion.
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